เอกอัครราชทูต ณ กรุงดาการ์ ให้สัมภาษณ์หนังสือพิมพ์ Le Soleil ฉบับวันเสาร์ที่ 24 พ.ย. 2555

เอกอัครราชทูต ณ กรุงดาการ์ ให้สัมภาษณ์หนังสือพิมพ์ Le Soleil ฉบับวันเสาร์ที่ 24 พ.ย. 2555

วันที่นำเข้าข้อมูล 18 ธ.ค. 2555

วันที่ปรับปรุงข้อมูล 29 พ.ย. 2565

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Mme Busaya MATHELIN, ambassadeur de laThaïlande : « Nous envisageons d’organiser des foires pour renforcer nos échanges »

À la veille de l’anniversaire du Roi de la Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, l’ambassadeur en poste au Sénégal depuis six mois, Mme Busaya Mathelin, dans cet entretien, revient sur les relations entre le royaume, seul pays d’Asie du Sud-est non colonisé, et notre pays. Selon la diplomate en poste à Dakar, la Thaïlande veut être un partenaire au développement du Sénégal. Son pays compte partager son savoir-faire avec le Sénégal dans différents domaines tels que la santé publique, l’agriculture, l’aquaculture, etc. Entretien.
Excellence, quel est l’état de la coopération entre le royaume de Thaïlande et le Sénégal ? Votre juridiction diplomatique s’étend jusqu’où dans notre sous-région ?
« Avec le Sénégal, nous avons des relations diplomatiques depuis le 9 août 1980. Le choix porté sur le Sénégal s’explique par sa stabilité politique, sa démocratie et, aujourd’hui, c’est un partenaire clé dans le domaine du commerce. Il est aussi un partenaire de développement technique. Il existe de bonnes relations entre le Sénégal et le Royaume de Thaïlande que je représente ici depuis bientôt six mois. Aujourd’hui, c’est la distance entre nos deux pays qui est le seul handicap et nous avons remarqué que les Sénégalais connaissent la Thaïlande à travers le commerce du riz alors que nous avons beaucoup à offrir. Il s’agit du commerce des équipements agricoles, des produits alimentaires, mais surtout la fourniture de pièces électroniques. Le Sénégal fournit à la Thaïlande des produits halieutiques mais surtout exporte de l’acier que nous utilisons, la Thaïlande étant un centre régional de production automobile.

À combien se chiffrent le volume du commerce entre les deux pays ?
En 2011, le chiffre du volume du commerce entre nos deux pays était de 192 millions de dollars Us. Ce taux a augmenté de 12 %. Pour l’année en cours, en neuf mois, les exportations du Sénégal vers la Thaïlande ont augmenté de plus de 10 %. Cela démontre que nous avons la possibilité de diversifier et d’élargir le commerce au-delà du riz. Le seul obstacle, c’est la méconnaissance de la Thaïlande. Dans ce cadre, nous avons l’intention d’organiser une foire de la Thaïlande à Dakar, avec une forte présence d’hommes d’affaires thaïlandais qui seront ciblés dans différents secteurs de la vie économique. Il y aura aussi la possibilité d’organiser une foire sénégalaise à Bangkok pour renforcer nos échanges.
Dans le domaine de la formation professionnelle, des Sénégalais séjournent dans votre pays par le biais de la direction de l’Assistance Technique. Ce programme a-t-il réellement apporté un plus aux stagiaires Sénégalais ? Quel est le nombre de bénéficiaires ?
Parmi mes missions ici, il y a la coopération technique et au développement. Depuis 1978, la Thaïlande offre des bourses de formation au Sénégal et à des pays africains. Plus de 300 sénégalais stagiaires, plus que n’importe quel  autre pays africains, sont formés dans les domaines de la santé publique, de la prévention du paludisme, de l’agriculture, de l’aquaculture et du développement du tourisme. En 2012 par exemple, 13 Sénégalais étaient en stage chez nous. Nous comptons encore offrir 18 autres bourses de formation en 2013. 
Au Sénégal, nous avons créé en décembre 2011, dans le domaine de la santé publique, un centre de fabrication de prothèse de jambes à l’hôpital militaire de Ouakam. Nous avons formé le personnel à la fabrication de jambes artificielles. Depuis sa création, 150 jambes ont été réalisées. Il faut en faire un projet durable en formant le personnel grâce au savoir faire et à la technologie thaïs pour qu’il puisse produire des jambes artificielles avec les matériaux disponibles au Sénégal. Toujours, dans le domaine de la santé, chaque année, depuis 2005, nous avons un projet  peu connu qui consiste à déplacer une unité mobile d’Orl avec des médecins sénégalais à travers quelques régions du pays. Au moins 300 personnes sont traitées annuellement et gratuitement. C’est nous qui louons le véhicule et payons les frais des médecins. 
Il y a aussi le projet pilote de formation sur la prévention du paludisme à Thiès, avec des médecins Thaïlandais et Sénégalais. Pour le volet aquaculture, le but visé est la sécurité alimentaire du Sénégal. Il est prévu d’envoyer des experts à Richard-Toll pour former les Sénégalais à la reproduction, à l’élevage du tilapia et à la fabrication d’aliments pour poissons.

Excellence, le Sénégal est un pays qui mise beaucoup sur l’agriculture. La Thaïlande est-elle prête à appuyer les nouvelles autorités dans la culture du riz dans la vallée du fleuve Sénégal pour régler l’autosuffisance alimentaire ?
Nous sommes prêts à coopérer pour la culture du riz. En septembre 2012, une délégation thaïlandaise de haut niveau était à Dakar pour rencontrer le Conseiller technique du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Il se trouve que nos deux pays sont d’accord sur deux choses. Il s’agit d’envoyer des experts  pour le transfert des technologies et la transformation des produits agricoles. Le ministère de l’Agriculture a choisi les produits que sont la banane et la mangue sénégalaise. Il faut apporter une valeur ajoutée et pourquoi ne pas arriver à l’exportation ? Le ministère de l’Agriculture nous proposera les besoins exacts. Sur un autre volet, dans le domaine de la lutte contre la sécheresse, nous avons fait un don de 8 tonnes de riz thaïlandais qui ont été distribuées le 19 novembre dans la localité de Mabo, région de Kaolack. Il s’agit d’une coopération trilatérale avec le Sénégal et le Programme alimentaire mondial (Pam) dont le projet s’appelle  « Food For Actifs ».

Propos recueillis par El Hadji Abdoulaye THIAM

 

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